J’ai beaucoup de chance. Chaque matin quand je me lève, je suis heureuse de me rendre au bureau. Mon travail a du sens. Je crée du lien dans un domaine exigeant et compétitif. Je cherche à apporter de la valeur aussi bien aux entreprises qu’aux candidat(e)s en alignant les besoins des uns et des autres. Or, à force de côtoyer ces hommes et ces femmes occupant des postes à grande valeur ajoutée, je réalise que l’épanouissement professionnel des plus formés, des plus compétents, ne va pas de soi. 

J’en reçois beaucoup de ces cadres seniors qui quittent tout du jour au lendemain; de ces employés déconnectés des missions qui leur sont confiées; de ces dirigeants bien rémunérés qui ne veulent plus être les fusibles de restructurations stériles. La perte de sens dans son travail, ou le «brown-out», n’est que le énième terme décrivant ces mal-êtres au travail. Ces détresses qui touchent de plus en plus de personnes, les poussent souvent à une démission vécue comme l’unique manière de s’en sortir, presque un geste de survie. Je constate aussi que les cadres et les employés hautement qualifiés ne changent plus d’emploi pour un salaire encore meilleur. L’argent ne fait pas leur bonheur. Il est une nécessité pour subvenir à leurs besoins. A partir d’un certain niveau de revenu, la recherche de sens, la volonté d’avoir un impact, sont plus importants que l’augmentation de leur salaire. L’argent n’est plus mentionné comme une finalité…

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