Soutenir le mouvement autrement

 

«Je ne pense pas qu’en manifestant, je vais faire bouger les choses à mon niveau», déclare Nathalie Brodard, à la tête du cabinet de recrutement Brodard Executive Search. L’entrepreneure préfère l’action à la protestation. Pour soutenir ce mouvement qu’elle ne conteste nullement, elle a mis sur pied une journée portes ouvertes destinée uniquement aux femmes à son siège de Genève et dans sa succursale de Zurich. «C’est en partageant que la situation évoluera.» La cheffe d’entreprise en est persuadée.

 

Concrètement, une vingtaine de femmes rencontreront, vendredi, durant une trentaine de minutes, gratuitement, un consultant senior. Elles pourront lui poser toutes leurs questions en lien avec l’univers professionnel. «Il ne s’agit pas forcément de personnes en recherche d’emploi», précise la directrice générale.

 

Une vraie place à prendre

 

Nathalie Brodard envisage de poursuivre cette action, une fois tous les trois mois, dans le but d’échanger et de prodiguer des conseils aux personnes actives féminines. «Il y a un vraie place à prendre pour les femmes dans le monde du travail. Elles ne doivent pas avoir peur de se mettre en avant», poursuit la patronne. Elle-même emploie son mari. «Cela s’est fait très naturellement, il y a cinq ans. Le fait que mon époux soit sous mes ordres intrigue, d’ailleurs, plus à l’externe qu’à l’interne», explique la CEO.

 

Temps partiel et travail à la maison

 

Brodard Executive Search est spécialisé dans le recrutement du personnel bancaire, un univers plutôt masculin. «Cela n’a, toutefois, jamais été un handicap d’être une femme, dans ce monde-là, pour moi.» L’entrepreneure se trouve au bénéfice d’une expérience de plus de vingt ans dans le recrutement. Elle est à la tête de sa société depuis dix ans. Si la spécialiste RH concède que les femmes doivent davantage prouver leurs compétences que les hommes, elle ajoute que cela ouvre aussi de nombreuses portes. Elle reçoit de plus en plus de demandes de la part de ses clients pour des dossiers qui respectent la parité homme-femme. Et à compétences égales, une candidature féminine est privilégiée.

 

A ses yeux, le mouvement amorcé dans le monde du travail en faveur du temps partiel et du home office est positif pour les femmes, même s’il y a encore des progrès à réaliser. «Dans certaines entreprises, il reste très difficile d’évoluer dans sa carrière, sans être à temps plein», déplore-t-elle. Reste aussi à changer les mentalités dans certains secteurs très masculins.

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